Une « supernourriture » potentielle, mais qui en mangera ?
- Hamza BOUHLAL - Ingénieur en industrie
- 25 oct. 2016
- 2 min de lecture

Dans une perspective de lutter contre la famine et satisfaire l’augmentation accrue de la population mondiale, les scientifiques cherchent des alternatives alimentaires pouvant être des solutions efficaces à long terme. Cette fois ci, c’était le remplaçant futur du lait, et pas n’importe quel lait… c’est le lait des cafards, insecte la plus dégoûtante du monde !!
Eh oui, oubliez le lait de vache, le lait de soja ou le lait d’amande car une nouvelle boisson débarque. Bien que cela semble très peu ragoutant, le lait de cafard pourrait se trouver dans les rayons de votre supermarché dans un futur proche. En Inde, des chercheurs ont découvert que les sécrétions de cet insecte étaient une source de protéines exceptionnelles.
Des scientifiques de l'Institute for Stem Cell Biology and Regenerative Medicine ont démontré l'existence de cette substance, dont l'aspect diffère de celui du lait de vache. Les recherches ont permis d'établir que les sécrétions d'une espèce particulière de cafard étaient trois fois plus caloriques que le lait de bufflonne, connu pour sa richesse en lipides et en protéines, et quatre fois caloriques que son cousin bovin. C’est donc une substance particulièrement calorique et nutritive.
Ce lait ne vient pas de n’importe quel cafard, mais seulement du Diploptera punctata, espèce rare de cafard vivipare qui ne pond pas d'oeuf, mais met directement au monde ses petits. Pour les nourrir, il sécrète un liquide particulièrement nutritif qui prend la forme de cristaux.
Pour ne boire qu'un seul verre de lait de cafard, il faudrait extraire le liquide de milliers de cafards. L'étape suivante consiste désormais pour les chercheurs à trouver une solution pour une production à grande échelle. La bonne solution semble de reproduire ces composants de cafard de façon synthétique à partir de molécules de ses sécrétions. Ainsi, nous buvons un liquide réalisé en laboratoire.
D'après le biochimiste et chef du projet Subramanian Ramaswamy, l'ingrédient n'aurait pas mauvais goût, et l'on pourrait tout à fait imaginer l'introduire un jour dans la consommation humaine. La question c’est est ce que cette substance est en accord avec le corps humain ? et est-ce que les consommateurs particuliers peuvent accepter un jour une tasse de ce produit ? Qu’en pensez-vous ?
Référence:
Subramanian R, Sanchari B, Nathan P. C. (2016). Structure of a heterogeneous, glycosylated, lipid-bound, in vivo-grown protein crystal at atomic resolution from the viviparous cockroach Diploptera punctate. Journal de la Fédération internationale des cristaux IUCrJ
http://journals.iucr.org
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