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Les alicaments

  • Rajae HEFIDA - Ingénieure en industrie et sécurité
  • 26 oct. 2016
  • 3 min de lecture

Les alicaments sont des aliments artificiellement enrichis en micronutriments par sélection ou transgénèse et potentiellement bénéfiques pour la santé.

D’où vient l’idée ?


L’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) déclare, pour l’année 2012, que 870 millions de personnes (une personne sur huit) soufrent d’une mauvaise alimentation quantitative et qu’un nombre plus élevé consomme une nourriture pauvre en micronutriments, ainsi 250 Millions d’enfants manquent de la vitamine A, deux Milliards d’individu soufrent d’une carence en Fer et 1,5 Milliards des déficiences en iode.


La résolution de la problématique de la sécurité alimentaire est devenue donc insuffisante pour remédier aux problèmes de la santé. En effet, les problèmes des carences et de mal nutrition qualitativement parlant sont devenues un fléau mondial d’une telle ampleur qui nécessite de prendre toutes les réserves.


Les traditions populaires et les observations scientifiques ont rendu compte que la consommation prolongée de certaines plantes protège contre certaines maladies, notamment les maladies cardiovasculaires et les cancers.


A partir de ces deux approches, dont l’une déclenche le signal d’alarme sur la problématique des carences en micronutriments et l’autre touche les plantes naturelles ayant une capacité miraculeuse à renforcer l’état de santé de l’individu, est venu l’idée d’enrichir les aliments à consommation usuelle par ces micronutriments en question pour un éventuel aliment santé.


Les alicaments peuvent-ils soigner alors?

En aucun cas. Il n'a jamais été prouvé qu'un aliment pouvait soigner une maladie, ainsi il n’est pas autorisé en France d’attribuer à un aliment des propriétés préventives, de traitement, et encore moins de guérisons ainsi, les affirmations commerciales du type : « La consommation de... prévient l'ostéoporose ou le cancer du poumon » sont strictement interdites en Europe, contrairement à ce qui se passe au Japon ou aux Etats-Unis.


Comment les alicaments sont-ils testés ?

En France, une évaluation des aliments est assurée par l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS). Cet organisme est chargé de rendre des avis favorables ou défavorables sur les produits, généralement suivis par les autorités sanitaires. Des experts procèdent à une analyse des dossiers fournis par les fabricants, et déterminent l'intérêt ou les inconvénients des denrées. Ces dossiers doivent s'appuyer sur des tests réalisés sur l'homme et apporter des explications médicales vraisemblables aux effets constatés. Mais il ne suffit pas qu'un produit soit enrichi pour obtenir un avis favorable, car les bénéfices avancés ne sont pas toujours convaincants. C’est notamment le cas des bonbons enrichis en vitamine C qui ont reçu un avis défavorable, du fait que les bonbons par leur apport supplémentaire en sucre sont loin d’être un aliment bon pour la santé malgré son enrichissement en vitamine C.

Cependant, les alicaments, à la différence des médicaments, restent des produits qui ne sont pas encore soumis à un examen minutieux et décisif pour la délivrance d’une autorisation de mise sur marché.


Y-a-t-il un risque de surdosage ?

Les vitamines et minéraux sont indispensables au bon fonctionnement de notre organisme, mais certains d'entre eux peuvent se révéler toxiques à haute dose, notamment les vitamines A et D, le fer ou encore le cuivre.

Même si le risque de surdosage est minime ou totalement absent, il est inutile de consommer en excès des vitamines qui seront de toute façon éliminées par l'organisme au-delà d'un certain seuil.


L'alicament est-il un aliment santé ?

Après la vogue du "light" et du "sans sucre", voici venue l'ère de "l'alicament", l'aliment santé. L'idée de se soigner ou tout au moins de protéger sa santé en mangeant, a déjà séduit des pays comme le Japon et les Etats-Unis.

Certains effets d’alicaments sont actuellement plus supposés que démontrés. Cela n’empêche pas les industriels de venter les mérites de leurs produits conduisant ainsi le consommateur à des dépenses n’ayant au mieux qu’un effet placebo.

En Europe, même si la part de ces produits ne représente encore que 1 % du marché de l'agroalimentaire, 77 % des Français se disent actuellement prêts à payer plus chers des aliments qui leur apporteraient un plus en matière de santé.

Alors sont-ils utiles .. indispensables?

Si les experts ont vérifié qu'un aliment pouvait revendiquer une allégation santé, c'est qu'il est considéré comme utile, ce qui ne signifie pas qu'il soit indispensable, ces aliments peuvent être utiles pour les populations carencées ou à risque de carence. Mais une alimentation équilibrée devrait normalement couvrir tous nos besoins nutritionnels.


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